Description :
A l'occasion de cette journée, le Grand phare sera réservé jusqu'à 15h30 aux visites accompagnées.
Description Longue :
Pour mener à bien cette vaste opération de construction de la ceinture de phares proposée par le programme général d'illumination des côtes de France et approuvée en 1825, si l'argent demeure essentiel il convient aussi d'y associer des hommes compétents. Tout naturellement la Commission des Phares et le Conseil général des Ponts et Chaussées considèrent que cette lourde tâche incombe localement aux ingénieurs en chef des départements maritimes et ensuite plus particulièrement aux ingénieurs ordinaires des arrondissements littoraux qui devaient préparer les projets, dessiner les plans et présenter les devis. Les initiatives se prenaient à Paris mais les avant-projets se décidaient sur place en tenant compte des prescriptions de la Commission, le plus souvent celles d'Augustin Fresnel directement : mais les relations entre le secrétaire de la Commission et les départements ne s'établissent pas toujours dans le meilleur esprit. L'exemple le plus connu et le plus marquant de ces anicroches concerne les études préparatoires relatives à l'établissement du phare de premier ordre de Goulphar sur Belle-Ile pour signaler l'un des principaux points d'atterrissage de nos côtes atlantiques. Fresnel rédige des notes préliminaires et les adresse à l'ingénieur en chef du Morbihan, Luczot, directement concerné qui de son côté présente un projet personnel et selon lui définitif en novembre 1824. En contradiction sur plusieurs points, esthétiques et techniques, et notamment sur les conditions de stabilité de la haute tour à construire pour recevoir un appareil optique de grandes dimensions, Fresnel dresse un contre-projet qui est soumis à la Commission des phares puis au Conseil général selon les modalités en vigueur mais rarement utilisées. Il présente une tour plus fine, plus économique à ériger, qui est immédiatement acceptée en haut lieu et l'on demande alors à l'ingénieur Luczot qu'il veuille bien examiner le nouveau projet. Mais la confrontation n'en reste pas là puisque ce dernier rétorque qu'il ne peut se charger de satisfaire, dans un nouveau projet du phare de Belle-Ile, aux conditions posées par la Commission des phares, parce qu'il ne croit pas possible de les remplir sans compromettre la stabilité de l'édifice prévu à Paris. En définitive il refuse de se soumettre aux principes exposés par Fresnel car ce projet, selon lui, donne à la tour des proportions trop sveltes / pour sa défense il affirme plus tard qu'il n'a jamais reçu le moindre élément technique de Paris à part une note laconique en 1824 sinon rien.Je n'ai point vu le rapport de la Commission des phares en date du 6 octobre (1826) , je n'en connais que les conclusions que m'a adressées M. Fresnel / il est évident qu'elles ont été édictées par une prévention défavorable contre moi. Fresnel, profondément affecté par cette chicane soumet alors un autre projet beaucoup plus complet, très détaillé et accompagné des premières notes de calcul de résistance des édifices de haute taille face aux efforts du vent afin de déterminer théoriquement les contraintes exercées sur ce genre de bâtiments et prouver mathématiquement que la finesse de sa tour est suffisante pour résister aux assauts des tempêtes.